Cette
rencontre interreligieuse se passe paradoxalement dans cette maison des
initiatives citoyennes et non dans un lieu comme une église, un temple, une
mosquée ou une synagogue. Pourquoi me diriez-vous ? Tout simplement pour
ne pas gêner tel ou tel qui ne pourrait prier ou se recueillir en dehors de son
lieu habituel. En d’autres termes, c’est le respect de l’autre que nous mettons
TOUS, en avant depuis plus de 10 ans maintenant.
Et je remercie tout particulièrement
Jean Roques, Président de l'UFAC, qui année après année milite entre autres, pour la mémoire de nos
chers Poilus, pour que le 11 novembre soit un devoir de mémoire pour chaque nanterrien.
Monsieur
le Maire,
Madame
la Maire-adjointe,
Messieurs
les représentants des différents cultes de Nanterre,
Mesdames,
Messieurs,
Cette
année, je ne vous retracerais pas l’histoire de la Première Guerre Mondiale
entre 1914 et 1918 qui a vu nombre de nos soldats tombés au Champ d’Honneur
pour défendre le sol et la patrie, mais également les valeurs qui ont fait, qui
font et feront de la France, ce grand pays que nous connaissons et que nous
aimons. Non, cette année, je
voudrais mettre l’accent sur les dangers qui guettent notre société.
Lorsque nous organisons et participons à des cérémonies comme celles-ci ou comme celle que la Mairie organise tout à l’heure, nous faisons œuvre de fraternité et nous démontrons par notre présence l’intérêt que nous portons à ce fameux Vivre ensemble cher à notre Maire. Mais, nous voyons malheureusement que certains ne sont pas d’accord avec cette vision de la société. Nous assistons parfois avec incrédulité, parfois avec effroi et douleur à des actes qui sont inacceptables dans une société civilisée. Nous Juifs de France nous avons subit douloureusement ces actes de barbarie il y a de cela quelques mois. Les communautés catholique et musulmane également. À Montauban et à Toulouse, nous avons mesuré le danger fondamentaliste qui guette notre société.
Lorsque nous organisons et participons à des cérémonies comme celles-ci ou comme celle que la Mairie organise tout à l’heure, nous faisons œuvre de fraternité et nous démontrons par notre présence l’intérêt que nous portons à ce fameux Vivre ensemble cher à notre Maire. Mais, nous voyons malheureusement que certains ne sont pas d’accord avec cette vision de la société. Nous assistons parfois avec incrédulité, parfois avec effroi et douleur à des actes qui sont inacceptables dans une société civilisée. Nous Juifs de France nous avons subit douloureusement ces actes de barbarie il y a de cela quelques mois. Les communautés catholique et musulmane également. À Montauban et à Toulouse, nous avons mesuré le danger fondamentaliste qui guette notre société.
Le
dialogue interreligieux est depuis longtemps dans la communauté juive de
Nanterre, un outil de communication et d’éducation efficace, parce qu’il montre
que les différences peuvent être sources d’enrichissement. J’en veux pour
preuve les échanges réguliers que nous avons pour certains, initiés. Ce
dialogue témoigne d’un respect mutuel entre les différentes communautés
religieuses.
L’interview
de la mère du soldat assassiné froidement à Montauban, passé en boucle sur nos
médias est bouleversant. Cette mère musulmane pratiquante ne comprend pas le
geste de l’assassin et a tenu à venir jusque dans la cité du tueur pour
découvrir qui était l’assassin de son fils, soldat de l’armée française. Il lui
a fallu du courage pour entendre les jeunes de ces quartiers lui parler de ce
soi-disant héros mort en martyr. Et quand elle leur a dit qui elle était, les
jeunes se sont tout de suite excusés. Ce qui montre bien que cette jeunesse est
manipulée. C’est aux Pouvoirs Publics d’éduquer cette jeunesse.
C’est
dans nos associations, dans nos églises, nos mosquées, nos synagogues que nous
devons transmettre ces messages de tolérance et entrer en guerre avec courage
et sans complaisance contre ceux qui vomissent leur haine de notre société.
J’ai
parlé de cette mère digne jusqu’au bout dans la douleur extrême. Que dire alors
du message de l’épouse de Jonathan Sandler qui a vu en quelques secondes sa vie
basculée dans l’horreur. Voici ce qu’elle a dit le jour de l’enterrement de son
mari et de ses deux enfants assassinés froidement par le même individu qui
abattait quelques jours avant 3 soldats français dont 2 de confession musulmane
et 1 de confession catholique :
«
Je crois de tout mon cœur en les mots du verset : « L’Éternel a donné et
l’Éternel a repris ; que le Nom de l’Éternel soit béni. Je remercie le
Tout-Puissant pour m’avoir donné le privilège, aussi bref qu’il fût, d’élever
mes enfants avec mon mari. Maintenant, le Tout-Puissant a voulu les reprendre
près de Lui. À tous ceux qui souhaitent apporter la consolation à notre famille
et le bien-être aux âmes des défunts : perpétuons leur vie sur cette terre. Aux
parents, s’il vous plaît, embrassez vos enfants. Dites-leur combien vous les
aimez et comment ils sont chers à votre cœur, qu’ils soient des exemples
vivants de notre Torah, pénétrés de crainte du Ciel et de l’amour de leurs
semblables. S’il vous plaît, augmentez votre étude de la Torah, que ce soit
seul ou avec votre famille et vos amis. Aidez ceux pour qui, il peut être
difficile d’étudier seul. S’il vous plaît, ajoutez de la lumière au monde en
allumant les bougies du Chabbat ».
Ce
sont des messages d’amour et de tolérance que ces 2 femmes ont donnés. Cette
tolérance que nous appelons de nos vœux chaque année ici-même. Oui,
M. le Maire, nous pouvons vivre en parfaite harmonie. Oui, nous pouvons nous respecter et nous apprécier. Oui, nous pouvons défendre nos valeurs communes. Mais seulement si nous éduquons dans le même sens. Sans hypocrisie. Car sinon, nos Poilus seraient morts pour rien.
M. le Maire, nous pouvons vivre en parfaite harmonie. Oui, nous pouvons nous respecter et nous apprécier. Oui, nous pouvons défendre nos valeurs communes. Mais seulement si nous éduquons dans le même sens. Sans hypocrisie. Car sinon, nos Poilus seraient morts pour rien.
Nous,
Juifs de France, nous avons le devoir de prier depuis des siècles pour le
bonheur, la prospérité et la paix du pays dans lequel nous vivons.
Cette
obligation, ce devoir remonte à la Babylonie, après la destruction du 1er
Temple en 586 avant notre ère. Le prophète Jérémie enjoignait ainsi aux
Hébreux : « Recherchez la paix pour la ville où je vous ai exilés,
priez en sa faveur, car votre paix dépend de sa paix ».
À
travers les âges, selon les pays et les époques et en fonction de la manière
dont les Juifs étaient traités, de multiples versions de cette prière ont été
élaborées, en hébreu ou en langue vernaculaire, à l’intention du Roi, de l’Empereur
ou du Président. La prière pour la République Française est l’expression d’une
adhésion totale, sincère et loyale à la France, le symbole d’une profonde
reconnaissance et la volonté d’être des citoyens acteurs de la construction
permanente du pays. Cette belle prière est prononcée dans nos synagogues le
samedi matin et les jours de fête, avant ou après la lecture de la Torah, ainsi
qu’à l’occasion des cérémonies officielles comme celle d’aujourd’hui.
Je
vais donc vous demander si vous le voulez bien, de vous lever pour qu’ensemble
nous disions amen.
D-ieu
Éternel, Créateur et Maître de l’univers, la force et la puissance
t’appartiennent, par Toi seul tout s’élève et tout s’affermit, bénis et protège
la République Française et le Peuple Français. AMEN.
Que
la France vive heureuse et prospère, qu’elle soit forte et grande par l’union
et la concorde et conserve son rang glorieux au sein des Nations. AMEN.
Éclaire
celles et ceux qui président aux destinées de l’État afin qu’ils fassent régner
dans notre pays, la Paix et la Justice. AMEN.
Que
la France, berceau des Droits de l’Homme, défende en tout lieu et en tout temps
le droit et la liberté. AMEN.
Accueille
favorablement nos vœux, que les paroles de nos lèvres et les sentiments de
notre cœur, trouvent grâce devant Toi, Ô Étrenel, notre Créateur et notre
Libérateur. AMEN.
Pour
terminer mon intervention, je souhaiterais vous proposer à toutes et à tous de
signer le Pacte de Fraternité sur ce petit Livre d’Or en fin de cérémonie. Ce
serait un bel acte de foi en son prochain, pour démontrer que nous pouvons
fraterniser si nous le voulons. Je vous remercie de votre attention.
Paul
Silvéra
Président
du CCJN
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire